La chevelure d’Isabelle au Naturel
Voici un interview qui devrait intéressé pas mal de monde puisque c’est Isabelle que vous connaissez certainement à travers son blog « Isabelle au naturel » qui a pris le temps de se prêter au jeu des questions réponses.
Dans un premier temps, présentes-toi rapidement : Comment décrirais-tu tes cheveux (longueur, couleur, texture, …) ?
Les cheveux font à peu près un mètre, sans doute un peu plus maintenant… On ne les mesure plus. Ils sont naturellement bruns à reflets cuivrés ; le henné les a rendus légèrement pus sombres avec des reflets rouges plus froids, et ce qu’on appelle un glacis (parce que ça ressemble vraiment à ce phénomène en peinture) rouge/violine au soleil. Ils sont légèrement ondulés et prennent très facilement les plis des chignons ou des tresses : de ce fait on n’a jamais les cheveux complètement raides.
Comment étaient tes cheveux lorsque tu étais petite ?
Ils faisaient de grosses anglaises. Ils étaient plus fins mais on les avait déjà longs. Et bien sûr on avait la grosse frange typique des années 80… Ils étaient un peu plus clairs, châtain moyen au lieu de châtain foncé/brun.
Depuis quand et pourquoi souhaites-tu avoir les cheveux longs ? Combien de temps as-tu mis pour obtenir ta longueur actuelle ?
La première envie formulée de cheveux longs date des 10 ans. On était en sixième et on avait voulu me faire couper les cheveux alors qu’ils étaient longs ; et on est sortie de l’expérience avec un carré beaucoup trop court (milieu des oreilles) : avec la masse qu’ on avait, ça faisait champignon. C’est depuis ce moment-là qu'on a pris conscience qu’on ne me sentais moi-même qu’avec des cheveux longs. on était donc déjà très acharnée appliquée au collège pour les laisser pousser… De 13 à 26 ans, leur longueur habituelle était à la taille ou aux hanches. Les deux soeurs aussi avaient les cheveux longs, ça faisait son petit effet quand même ! Mais en avril 2007, on a décidé de les couper aux épaules, par deuil, par tristesse. Depuis, on les laisse repousser. Ca fait donc près de 4 ans qu’on les laisse à nouveau pousser, et on ne les a jamais eus aussi longs qu’aujourd’hui.
Souhaites-tu avoir les cheveux encore plus longs ? Combien de temps penses-tu mettre avant d’atteindre ton objectif ?
Oui, on espère avoir les cheveux plus longs. On aimerais qu’ils dépassent un peu le classic length (sous les fesses), et ensuite rester à cette longueur pour laisser le temps aux cheveux plus courts de rattraper les plus longs. On dirait qu’il me faudrait de un à deux ans, s’ils continuent à pousser. Plus longtemps si on psychote trop sur les pointes et/ou s’ils poussent moins vite… Qu’est-ce qui explique cette envie d’avoir les cheveux encore plus longs ? On trouve les cheveux longs très gracieux ; et puis des cheveux vraiment longs, c’est en quelque sorte un message envoyé au monde sur une certaine vision de la beauté, à contre-courant des modes changeantes. Et puis plus les cheveux sont longs, plus les chignons sont beaux. On adore porter des chignons.
Colores-tu tes cheveux ? Si oui, pourquoi, quelle était ta couleur naturelle et quels produits utilises-tu ?
On n’a jamais coloré les cheveux avec des colorations synthétiques (= “chimiques”) car on a toujours aimé mon brun. En revanche, depuis la mi-2008, on fais du henné. Le but n’était pas la coloration, mais le soin. En hiver, on utilise souvent du henné pur. En été, on ajoute un quart ou un tiers d’indigo pour que les reflets ne soient pas trop vifs au soleil, justement pour rester proche de ma couleur naturelle.
Comme on est jamais satisfait(e) de ce que l’on a, comment seraient tes cheveux s’ils étaient parfaits à tes yeux ?
Ils seraient plus ondulés, plus longs, et plus denses aux pointes.
Quelle est ta routine capillaire ? Comment te laves-tu les cheveux, quels soins fais-tu, …
On se lave les cheveux tous les 6 à 8 jours ; si on a le temps on fai un bain d’huile avant, mais c’est loin d’être systématique. on se masse le cuir chevelu avec mon shampooing maison, et on en enduis aussi les longueurs si on a fait un bain d’huile sur les pointes (rare). On ne rassemble jamais les cheveux en tas sur ma tête, pour éviter de les emmêler. Ca s’arrive de faire un 2e shampooing si on a l’impression que les cheveux en ont besoin : on préfère faire 2 shampooings et avoir à relaver les cheveux moins souvent, car on a l’impression que ce sont surtout les manipulations des cheveux mouillés qui les agressent, pas le shampooing en soi (parce que mon shampooing est doux… voir plus bas). On ne fais jamais l’impasse de l’après-shampooing (qui est en fait plutôt un masque depuis qu’on le confectionne moi-même), qu’on laisse idéalement poser au moins une demi-heure quand c’est possible. Si les pointes sont un peu sèches entre les shampooings (surtout en hiver), on les masse avec 2 gouttes d’huile de sapote ou beurre de mangue.
Si c’est le cas, depuis quand utilises-tu des produits naturels/bio ?
Depuis début 2008. Depuis fin 2008, on fait les shampooings et on s'est mis à faire aussi les après-shampooings/masques fin 2009-début 2010.
Qu’est-ce qui t’a poussée à faire ce choix pour l’entretien de tes cheveux ?
Ce qui m’a donné la première impulsion fut votre site à toi et à Enora. Ma motivation principale a été et demeure l’environnement. On faisait déjà très attention à mon mode de vie, à ce qu’on utilisait pour l’entretien de la maison, le maquillage aussi… Votre site m’a donné le déclic pour généraliser cette démarche à tous les cosmétiques, et en particulier l’étendre au soin des cheveux. Mais outre l’aspect écologique, on a vite compris qu’il y avait beaucoup de bon sens dans l’utilisation des produits naturels : comme ces produits sont plus doux, il n’est plus nécessaire d’utiliser des soins avec silicones par exemple, car les cheveux ne sont plus décapés au lavage. Une démarche simplifiée qui bénéficie tant à l’environnement qu’à nos cheveux (sans compter le porte-monnaie !)
As-tu constaté des différences par rapport aux shampoings et soins plus « classiques » ?
La texture des cheveux a vraiment changé. Ils sont beaucoup plus légers, ce qui peut être frustrant car détachés, ils ont tendance à voler dans tous les sens, surtout l’hiver ; la contrepartie, c’est qu’ils sont beaucoup plus soyeux, tant visuellement (brillance) qu’au toucher (douceur). Ils regraissent infiniment moins vite (on pense que c’est surtout l’absence de silicone qui en est cause).
Quels sont tes produits préférés ? Ceux qui au contraire n’ont pas du tout convenu à ta nature de cheveux ?
Finalement les produits qui me réussisent le mieux sont ceux que’on fait. Surtout le shampooing : les produits bio qui n’ont pas convenu à ma nature de cheveux sont les shampooings Melvita : on a fini par comprendre que les cheveux n’aiment pas les sulfates. Il y a vraiment eu un avant et un après dans l’état des cheveux, à partir du moment où on les a lavés avec mon shampooing fait à partir de la base lavante Centifolia (pourtant on utilise pour le moment leur ancienne base : leur nouvelle formule semble encore plus douce et on a hâte d’entamer le bidon tout neuf pour la tester).
Tu es une tambouilleuse experte et tu réalises la totalité des produits capillaires. Pourquoi avoir fait ce choix ?
Pour le shampooing, parce qu’on n’arrivait pas à trouver un shampooing suffisamment doux ; comme jon le dit plus haut, ça me semble plus simple d’avoir un shampooing qui n’agresse pas et de devoir moins forcer ensuite sur la réhydratation/renutrition. Pour l’après-shampooing, ma principale motivation a été que les masques bio sont souvent hors de prix.
Quels sont les avantages et inconvénients (s’il existent) des préparation maisons ?
Les avantages : des soins parfaitement ciblés pour chaque nature de cheveux, que l’on peut varier en fonction des saisons (et de ses envies !) ; une composition que l’on maîtrise entièrement, sans mauvaise surprise (parce que les labels de cosmétique bio en définitive ne sont pas toujours si satisfaisants…) ; et le prix. Quand on se lance, ça fait cher, mais si on s’y tient, les produits et le matériel sont vite rentabilisés. L’inconvénient, c’est qu’il faut trouver le temps. Maintenant ça va parce qu’on peut me risquer à faire de grosses quantités et à être tranquille pour plusieurs mois. Mais ça prend du temps de réfléchir à la recette, vérifier les dosages possibles, désinfecter les ustensiles… Il faut aimer ça bien sûr !
Quelles sont tes recettes fétiches ?
Pour l’hiver, mon après-shampooing/masque au karité qui est venu à bout des cheveux électriques et trop glissants par temps froid. Et en shampooing, la recette dont on a sans doute été le plus contente est celle-ci : shampoing bourrache et riz.
A quelle fréquence te coupes-tu les pointes ?
On n’a pas de fréquence pré-définie. On les a toujours coupées pour 2 raisons : quand elles sont abîmées évidemment, ou quand la longueur devient trop inégale à mon goût. Les cheveux ne poussent pas uniformément : ceux du milieu dos poussent plus vite. On a dû couper beaucoup pour me débarrasser des longueurs abîmées par des maltraitances chimiques (permanentes…). On a calculé que depuis plus de 3 ans qu’on se laisse pousser les cheveux pour les avoir vraiment longs, on a coupé à peu près la moitié de tout ce qui a poussé, soit au moins 30 centimètres.
De quelle manière t’y prends-tu pour démêler et mettre en place tes cheveux ? Quels brosses & peignes utilises-tu ?
On a la chance d’avoir des cheveux qui s’emmêlent peu ; le fait qu’ils soient presque toujours en chignon y contribue beaucoup ! On les peigne avec un peigne en bois à larges dents (Bodyshop) pour les démêler après les avoir lavés. La brosse qu’on utilise au quotidien est la brosse à pics en bois Bodyshop. On a depuis près d’un an découvert les brosses en poil de sanglier. Ma préférée ce n’est pas une des fameuses Mason Pearson, mais une petite brosse Kent. Avant, on avait une petite Mason (la pocket) mais on l’a troquée contre la petite Kent qu’on avait offerte à mon compagnon (lui préfère la Mason !). Les picots sur la Kent sont plus longs que sur la Mason et cela me convient mieux (on a beaucoup de cheveux et on avait du mal à arriver jusqu’au cuir chevelu avec les picots de la Mason). Cela dit, on se sert spontanément bien plus de ma brosse Bodyshop. Pour la Kent, il faut vraiment qu’on y pense pour m’en servir. En fait, elle prend plus la poussière, et comme on a un chat angora… hum. La BodyShop me semble plus facile à dépoussiérer, et donc plus hygiénique dans mon cas de chat pot-de-colle et qui laisse des poils longs partout. Wink A vrai dire, on n’est pas très brosse : ça doit sans doute tenir au fait qu’on porte les cheveux relevés le plus souvent. On les brosse toujours une fois le matin, mais souvent le soir on défait mon chignon et les tresse pour la nuit sans les brosser. Evidemment, on les brosse plus quand ils sont détachés.
Comment portes-tu tes cheveux le plus souvent ? As-tu des accessoires favoris ? Des accessoires qui t’ont déçue ?
Il est très rare qu’on sorte les cheveux détachés (ultra rare en hiver, mais même en été, il y a beaucoup de vent par ici, et puis par temps de chaleur il est plus agréable d’avoir les cheveux relevés). Les cheveux sont donc presque toujours en chignon quand on sort. On aime les varier, mais ceux qu’on fait le plus souvent sont le Celtic Knot et le Lazy Wrap. Ou un truc bizarre, un peu entre les deux, qu’on voit souvent sur les photos 2010 de mon blog. On adu mal à parler d’un accessoire préféré : selon la longueur et l’état des cheveux, et le climat, c’est tel ou tel accessoire qui va le mieux fonctionner. En ce moment on utilise surtout des forks, qui sont très stables. Un accessoire qui m’a déçue, c’est l’épingle Manoël : on la met peu car ça ne tient pas bien, ou alors juste en décoration mais justement on aime les accessoires qui font tenir un chignon à eux seuls, sans épingles. On devrait revendre celle dont on ne se sert jamais… pas facile car elle est si jolie.
Quelle est la pire chose que tu ais faite à tes cheveux ?
Pas besoin de réfléchir plus d’un quart de seconde : les avoir permanentés pendant plusieurs années (la dernière date de 2007). On a toujours adoré les cheveux texturés, ondulés, bouclés… on a toujours rêvé d’en avoir. Mais on ne refait pas la nature… C’est à cause de ces permanentes qu’ on a dû tant couper les cheveux depuis ces 3 dernières années. C’est dommage, parce qu’à part cette grosse bêtise, on avait déjà d’assez bonnes habitudes capillaires… Ils seraient tellement plus longs aujourd’hui si on n’avait pas fait ça ! Mais on a besoin d’erreurs pour apprendre…
As-tu une anecdote particulière qui t’es arrivée à cause de/grâce à tes cheveux ?
On porte toujours les cheveux en chignon pour travailler ; l’année dernière, juste avant des congés, on avait décidé de les détacher pour une fois (on avait juste dû faire une demi-queue on imagine). Une collègue ne m’a carrément pas reconnue alors que ça faisait un an qu’on travaillait ensemble.
Quelles sont les remarques que tu reçois de la part de ton entourage, de tes amis, et parfois de certains inconnus à propos de tes cheveux ?
Des remarques positives de la part d’inconnus (on m’arrête parfois dans la rue ou un magasin pour me demander les secrets) ou d’amis. Ce n’est pas souvent qu’on sort les cheveux détachés ou au moins en queue de cheval, mais quand ça arrive, il est rare qu’on n’ait pas un compliment : ça fait rudement plaisir ! Dans la famille, ça dépend, ils ne comprennent pas forcément cette lubie de vouloir les laisser pousser vraiment longs… Ce n’est pas grave, on a appris à ne pas se laisser affecter par certaines remarques ; on évite le sujet, on n’alimente pas la conversation, et tout va bien.
Penses-tu te couper les cheveux un jour ? Si oui, comment et pourquoi ?
On n’a pas envie de dire jamais parce qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver au fil d’une vie… Mais on pense que si jamais on les recoupe plus courts que la taille on finira par le regretter comme par le passé, et par les relaisser pousser. Avoir les cheveux longs fait vraiment partie de ma personnalité… Bien des lectrices et lecteurs se reconnaîtront là-dedans on pense. En revanche, on n’exclus pas de les recouper un peu si on finit par trouver que c’est trop long à mon goût, en particulier si ça devient trop compliqué de les porter détachés de temps en temps. Ca me manque déjà de ne pas les porter plus souvent détachés. Pour l’instant, on souhaite juste les laisser pousser… On verra bien jusqu’où ça me mènera.
Encore merci à toi Isabelle d’avoir pris le temps de répondre avec autant de soin à ce petit questionnaire et de partager tes secrets. Cette année, nous atteindrons toutes les deux la longueur que l’on convoite.
Après deux articles en une semaine, on vous dit à bientôt pour la poursuite du dossier sur le démêlage.